L’eau potable est une ressource indispensable, et ouvrir le robinet est aujourd’hui un geste devenu banal. Pourtant, c’est notre ressource la plus précieuse. Une ressource qu’il faut économiser et dont il faut optimiser, chaque jour, la production et le traitement. Le Canada dispose de l’une des réserves en eau douce la plus importante au monde et le volume d’eau disponible par habitant le plus élevé parmi l’ensemble des pays. En raison des facteurs environnementaux incertains, ces ressources se doivent d’être exploitées et utilisées de façon judicieuse et efficace afin de la préserver au maximum.
Le cycle de l’eau potable : du fleuve au robinet !
Le cycle de l’eau est connu de la plupart d’entre nous. Souvent étudié au primaire, il s’agit de quatre grandes étapes : Évaporation, condensation, précipitation et enfin infiltration.
Diagramme simplifié du cycle de l’eau
Les ruisseaux, rivières, lacs et enfin les fleuves permettent de rediriger l’eau vers les mers et les océans. Au Québec, l’eau potable est produite de différentes manières : capté depuis les sources souterraines et nappes phréatiques, les lacs ou encore, directement dans les rivières et le fleuve Saint Laurent.
C’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui et que nous allons explorer en détail au travers de cet article.
L’eau du Saint-Laurent est potable ! Après traitement et filtration, bien entendu. Mais pour la population Montréalaise, par exemple, elle provient en totalité de notre grand Fleuve (et de la rivière des prairies, au Nord). Plusieurs technologies d’usines existent, mais en premier lieu, elle est captée directement dans le cours d’eau, au moyen de pompes. Il s’agit du réseau basse pression, également connu comme l’eau brute. La première étape est le « dégrillage », qui consiste à séparer les matières les plus volumineuses en suspensions dans l’eau : branches, poissons, et autres déchets. Plusieurs étapes d’injections de produits chimiques sont alors effectuées, à différents moments du procédé. Des produits, dosés de façon précise et selon une réglementation stricte, permettent de désinfecter, détruire et éliminer une partie des matières en suspension. L’eau est analysée à chaque étape du procédé afin de s’assurer que les valeurs respectent les prescriptions du règlement sur la qualité de l’eau potable (Q-2, r. 40) – pour référence, en 2022, 16 186 échantillons bactériologiques et près de 8800 échantillons physico-chimiques ont été prélevés aux usines de production d’eau potable et sur les réseaux de distribution de la ville de Montréal.
Dans les installations de pointe, l’eau est dirigée ensuite vers les bassins de contacts d’ozonation. L’ozone est un gaz instable et il est exigeant à produire, mais il est très performant pour désinfecter, éliminer les odeurs, les couleurs et les goûts. Il permet de limiter l’usage du chlore à ce stade du traitement avec une excellente efficacité et de façon plus économique. La concentration d’ozone injectée dans l’eau est surveillée en continu afin de maintenir les performances des systèmes. Aucun rejet d’ozone n’est effectué dans l’environnement grâce à une surveillance accrue de l’atmosphère de l’usine (détecteurs, analyseurs et destructeurs d’ozone assurent ce rôle important). En complément de la désinfection par l’ozone, une étape de désinfection par rayons UV est souvent ajoutée. Cette étape assure une sécurité supplémentaire pour l’absence de microbes, bactéries, virus ou parasites. Du chlore est également injecté à la fin du processus de traitement. C’est la teneur en chlore résiduel dans l’eau à votre robinet qui assure le maintien de sa potabilité, et ce même après avoir parcouru des kilomètres.
Une fois considérée potable, l’eau est stockée dans de grands réservoirs afin de pouvoir réguler la demande d’eau en fonction de la journée ou de la saison. Ces grands réservoirs sont utilisés comme « zone tampon », et l’eau est puisée par des pompes haute pression en fonction du besoin réel dans le réseau de distribution. Ainsi, elles peuvent distribuer dans les aqueducs de la ville, jusqu’à votre robinet, grâce à un gigantesque réseau souterrain.
Bien gérer ses actifs : l’importance de la maintenance
Nous venons de le voir, la production de l’eau est complexe. Elle fait appel à des connaissances pointues et une expertise qu’il faut savoir appréhender. Les installations de production et de traitement d’eau nécessitent un suivi accru et continu : le chemin de l’eau ne peut pas s’arrêter. Sinon, les habitants, les hôpitaux, les services essentiels seront gravement impactés du manque d’eau.
La connaissance exhaustive du parc d’actifs et une maintenance complète doivent être effectués sur l’ensemble des secteurs de l’usine afin d’en assurer le service fiable et continu : quels sont mes équipements, comment fonctionnent-ils, quels sont les besoins en pièces de rechange pour ma maintenance, quelle est la fréquence d’entretien optimale des machines, quelle est leur durée de vie, quand planifier mes investissements pour leur renouvellement …? Ces questions, les gestionnaires des sites de production doivent se les poser, et y répondre. L’ensemble de l’information doit être disponible en tout temps afin de faire face à des situations dégradées et assurer un suivi rigoureux des installations.
La maintenance est l’un des facteurs clés dans le maintien de la qualité et de la disponibilité de l’eau. Des équipements de production en bonne santé impliquent un haut niveau de service. Beaucoup d’efforts doivent être mis afin de former les opérateurs, mécaniciens et les équipes de maintenance. Connaître ses installations pour mieux anticiper. Entretenir les systèmes pour optimiser leur durée de vie.
L’état des installations secondaires est également primordial et trop souvent mis au second plan. En effet, il est crucial de ne pas négliger l’importance des installations secondaires dans le processus global. La qualité de l’eau ne dépend pas uniquement des équipements directement impliqués dans le traitement, mais également des infrastructures qui les abritent. L’état des bâtiments de production, le contrôle de la ventilation, le suivi structural, le réseau électrique, et la sécurité de ces sites sont tout aussi primordiaux. Des installations secondaires bien entretenues contribuent à maintenir des conditions environnementales optimales, assurant ainsi le bon fonctionnement des équipements principaux et garantissant la qualité de l’eau tout au long du processus.
Pour résumer sur l’importance de la maintenance, on retiendra que le maintien de la durabilité dans la gestion de l’eau potable est indissociable de la maintenance régulière des installations. En mettant l’accent sur la durabilité, la maintenance devient un pilier central dans la préservation des ressources à long terme. En veillant à la performance optimale des équipements, non seulement on garantit un approvisionnement fiable en eau potable, mais on réduit également l’impact environnemental lié à d’éventuels dysfonctionnements ou pannes. Une maintenance proactive permet d’optimiser l’efficacité énergétique, de minimiser les déchets, et de prolonger la durée de vie utile des infrastructures, contribuant ainsi à la pérennité des ressources hydriques.
Et vous, où en êtes-vous dans la gestion de vos infrastructures ?
Un bon point de départ dans la gestion de vos infrastructures pourrait être un audit de vos activités et infrastructures, afin de mieux déterminer votre situation et vos besoins. Et dans le but de mieux gérer vos actifs, un outil essentiel pourrait être la mise en place d’un Plan de Gestion de vos Actifs (PGA).
Le Plan de Gestion des Actifs permet d’encadrer les pratiques en gestion d’actifs et mieux les planifier, et devrait occuper une position centrale dans l’élaboration des pratiques de gestion des actifs au sein d’une municipalité. C’est un instrument qui vise à soutenir la municipalité dans la réalisation de ses objectifs stratégiques, en assurant la prestation de services durables et en accord avec les niveaux de service attendus. Il comprend des informations telles que le portrait de vos actifs, le niveau de service, la gestion des risques, l’analyse de cycle de vie, les aspects financiers et des principes d’amélioration continue.
Ces dernières années, plusieurs organisations ont travaillé de concert afin d’offrir des solutions concrètes pour aider les municipalités vers une meilleure gestion de leurs actifs, et des incitatifs existent également dans le but de valoriser les bonnes pratiques. On retiendra en particulier l’implication du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) qui impulse une transition vers une gestion d’actifs durable, et le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) qui développe de nombreux outils offerts aux municipalités.
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) et l’Union des municipalités du Québec (UMQ) sont également des organismes qui fournissent un soutien adapté et individualisé aux responsables municipaux. Ils mettent à disposition des ressources et proposent des formations visant à assister les municipalités dans le développement et la concrétisation de leurs Plans de Gestion des Actifs (PGA).
Tous les outils sont disponibles afin d’encourager une transition durable vers une meilleure gestion de nos actifs.
Vous aimeriez être conseillé ou accompagné ? Pour vous aider dans cette transition, AMMCO dispose de près de 20 ans d’expérience et une large gamme de services-conseil en gestion d’actifs, maintenance, audits, inspections, implantation de programme de maintenance, cadenassage, formations, ainsi qu’un accompagnement toujours plus personnalisé pour répondre au mieux à vos besoins.
Nous avons accompagné de nombreuses municipalités à mieux gérer leurs actifs et à optimiser leurs infrastructures en eau. Notre équipe pluridisciplinaire dispose d’une expertise forte et d’un regard attentif pour vous accompagner vers l’excellence en gestion d’actifs, maintenance et santé-sécurité.
Alors, n’hésitez plus, et franchissez le pas vers une gestion d’actifs réfléchie, efficace et durable.
Mots clés : eau potable, gestion de l’eau, gestion de la maintenance, plan de gestion des actifs, service essentiel
Date de publication : 25/01/2024
Rédacteur(s) : Hugo Schroeder (Consultant Maintenance) / Guillaume Farcot, ing. (Directeur général)
Références :
https://www.environnement.gouv.qc.ca/jeunesse/chronique/2001/0110_ville.htm
https://montreal.ca/articles/qualite-et-usage-de-leau-potable-rapports-et-bilans-27872
https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/rc/Q-2,%20r.%2040
https://www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/le-plan-de-gestion-des-actifs-pga/
https://ceriu.qc.ca/article/outils-realisation-plan-gestion-actifs-municipaux-eau-pga-eau